L’Armagnac est une philosphie de vie, tout comme le rock’n’roll. Brut, ardent, décomplexé et profond à la fois. Résistant vaillamment aux assauts du temps, ce spiritueux est non seulement le plus ancien, mais demeure indiscutablement le plus authentique du monde.
Nous n’avons peut-être aucune sympathie pour le diable, mais nous préférerions vivre au Memory Motel plutôt que dans un sous-marin jaune. Et comme pour tout groupe, la qualité repose sur la continuité. Depuis 1955, trois maîtres de chai seulement se sont succédé pour assurer la transmission du savoir-faire de la maison dans la production d’armagnacs de génération en génération.
La Société des Produits d’Armagnac, maison du Marquis de Montesquiou et du Comte de Lauvia, a été fondée en 1936 par Pierre de Montesquiou, un négociant en armagnac et homme politique à l’origine également de la Confrérie des Mousquetaires de l’Armagnac.
La légende raconte que lorsque Dieu a créé la terre, il a oublié un petit coin de Gascogne, à son grand désespoir. Une larme a coulé le long de sa joue et en tombant au sol, elle a formé la région d’Armagnac. En réalité, l’Armagnac est presque certainement une construction humaine, et une Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) composée de trois régions distinctes.
Pour donner naissance à l’armagnac, il faut que chaque année, différents cépages soient cultivés sur les pentes de la belle Gascogne, pour être ensuite vinifiés, distillés et vieillis. Alors que dix cépages sont autorisés par décret, seuls les trois suivants sont admis dans notre groupe.
Chaque année, de fin octobre à fin janvier, la Flamme de l’Armagnac est portée à pied et à cheval pour allumer symboliquement les alambics de chaque distillerie et célébrer la période magique de la distillation.
Un vieux proverbe gascon dit que l’armagnac doit être élevé dans des fûts issusd’un chêne qui « a vu grandir les raisins »: en d’autres termes, du bois qui a vu passer les saisons. C’est la raison pour laquelle on peut voir des piles de merrains stockées à l’air libre dans toute la Gascogne.
L’armagnac sort de l’alambic à environ 60°. Il est mis en fût au même degré et son degré alcoolique en bouteille oscille généralement entre 40° et 48°. Nous préférons que l’armagnac ne soit pas trop boisé mais ait en quelque sorte « digéré » son vieillissement en fût de bois.
Le lieu, autrement dit le chai (la « cave »), joue également un rôle décisif dans la maturation de notre armagnac : c’est ce qu’on appelle l’acoustique sensorielle. En fait – et vous pouvez demander à nos anges –, plus une cave est humide, plus l’eau-de-vie sera ronde.
Traditionnellement, l’armagnac est une composition (on parle d’assemblage) de plusieurs eaux-de-vie issues de différents millésimes, cépages et lieux. Toutefois, l’assemblage n’est pas une fonction, mais plutôt une forme d’art ; une interaction entre l’Homme et la nature dont le but ultime est l’harmonie sensorielle.
